Trump à la maison blanche : Une menace pour l’OTAN ?


06 novembre 2024

La victoire de Donald Trump comme 47 -ème président des Etats-Unis, inquiète les Européens qui ont bien compris que cette élection américaine allait rebattre les cartes de la politique internationale. Un grand retour du candidat républicain, qui sonne la fin d’un ordre mondial dans lequel l’Europe pouvait évoluer paisiblement sous l’aile américaine.

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La politique économique de l’OTAN bouleversée ?

Depuis plusieurs jours, la tendance qui dévoilait une possible victoire de Donald Trump à la présidence des États-Unis alertait les pays membres. Anticipant l'arrivée du candidat Républicain, le Secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, a pris la parole lundi pour rassurer les Européens. « Quel que soit le vainqueur de ces élections, nous travaillerons avec Kamala Harris, nous travaillerons avec Donald Trump, et nous veillerons à ce que l'alliance demeure unie", a-t-il promis lors d'une conférence de presse à Berlin. Dès les prémices d’une victoire de Donald Trump ce matin, le président ukrainien et le chef de l’OTAN ont été les premiers à adresser des félicitations au nouveau président américain. Un empressement qui n’est pas vraiment fait de « bon cœur », et définitivement rien d’anodin. Lors de son précédent mandat de 2017 à 2021, Trump exerçait déjà une pression sur les pays européens membres de l’Otan. Leur reprochant notamment un manque d’investissement dans le budget de la défense. Pour Olivier Mortier, comptable de métier et correspondant politique aux Etats-Unis pour RadioJM, « Trump va forcer les pays européens à se responsabiliser et à se fédérer, mais aussi à constituer une véritable armée de défense. » explique-t-il. Trump a fait de l’Otan, un argument de campagne à part entière. Il a notamment affirmé lors d’un meeting début 2024 « « Si vous ne payez pas, je ne vous protégerais pas (….)Vous devez payer vos dettes. Une allusion plus que claire à la contribution des États-Unis au budget de l’Otan. En effet, le pays a la plus haute part de contribution au budget de l’Otan sur les 32 pays, avec un taux de participation à 16,34% en 2024. Loin devant l’Allemagne, le Royaume Uni, ou même la France. Sans cette participation, la défense de l’Europe serait à repenser en profondeur.

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Vers une redéfinition des grands conflits actuels ?

Si la victoire de Donald Trump inquiète l’Europe, le Kremlin lui s’en réjouit. Depuis de nombreuses années déjà le candidat des Républicains ne cache pas son admiration pour son homologue russe et son hostilité envers l’alliance transatlantique. Aujourd’hui l’élection de Trump à la Présidence des États-Unis, rebat partiellement les cartes des grands conflits actuels. « Concernant le conflit au proche orient, il est aisé de comprendre que Netanyahou est largement favorable à l’élection de Trump », explique le spécialiste. Il ajoute, « les États Unis ont aujourd’hui le pouvoir de donner à Israël une impulsion supplémentaire en demandant un soutien beaucoup plus massif à l’Otan ».

Selon lui, si cette thèse semble appropriée pour Israel, ce n’est pas le cas pour les pays européens « Trump va chercher à augmenter notre budget de défense, en donnant moins de moyens à l’Otan pour les pays comme européens comme l’Ukraine ».

Olivier Mortier, conclut « Il ne faut pas prendre toutes les menaces de Trump au sérieux, il menace de quitter l’Otan pour exercer une pression mais il ne le fera pas » affirme-t-il en ajoutant, « Il n’a aucun intérêt à s’isoler lui-même du reste du monde, ni sur le plan politique, ni sur le plan économique ».

Alice Rheims et Nathan Sperling